PROBLÉMATIQUE
Le service des Urgences reçoit par an une moyenne de 6000 cas de traumatismes des membres.
Dans une grande majorité des cas il y a adéquation entre le diagnostic clinique présumé et les résultats du bilan radiographique conventionnel
réalisé en urgence.
Dans 15 à 20 % des cas, le bilan radiographique initial considéré comme normal ne correspond à la gravité des signes fonctionnels (important,
dème, hémarthrose, et/ou impotence fonctionnelle majeure).
Il existe dans ces cas trois possibilités :
1. Soit la lésion ostéo-articulaire existe et elle est méconnue par les clichés en raison d’un nombre insuffisant d’incidences ou par incidences inappropriées
2. Soit la lésion ostéo-articulaire existe mais la radiographie restera négative quel que soit le nombre d’incidences correctement réalisées (certaines
fractures des os du poignet visibles uniquement en scanner)
3. Soit la lésion n’est pas osseuse ou articulaire et concerne les structures ligamentaires, tendineuses ou musculaires
ATTITUDE
Cette discordance radio-clinique constatée, l’urgentiste peut soit prescrire des clichés complémentaires sans certitude de visualiser la lésion sur ce
second bilan radiographique, soit réaliser une immobilisation antalgique momentanée en attente d’un diagnostic clairement établi avec prescription
d’une échographie en urgence différée.
RÉSULTATS
Nous optons généralement pour l’immobilisation antalgique avec échographie différée pour plusieurs raisons :
1. difficultés d’obtenir des clichés complémentaires dans le contexte de l’urgence
2. la satisfaction du patient sur un plan de la prise en charge fonctionnelle et du diagnostic
3. les performances de l’échographie ostéo-articulaire dans le diagnostic de certaines fractures radiographiquement occultes et des lésions ligamentaires
et musculo-tendineuses. Les résultats de l’échographie dans ce domaine, déjà décrit dans la littérature, sont confirmés dans notre pratique.
Nous présentons quatre exemples types :
la fracture du trochiter (occultée par le bilan radiographique initial)
la rupture méconnue du tendon calcanéen dans un tableau clinique d’entorse grave
la luxation patellaire spontanément réductible
la luxation tendineuse (tendons fibulaires ou tibial postérieur)
CONCLUSION
L’échographie est un examen simple et peu onéreux pouvant contribuer efficacement à la prise en charge d’un traumatisme des membres pour
lequel le bilan radiographique négatif laisse l’urgentiste perplexe.